Histoire d’un conflit majeur du XXe siècle : La Seconde guerre mondiale
La France déclare la guerre à l’Allemagne le 1er septembre 1939, en réponse à l’invasion de la Pologne par les troupes d’Hitler. A ce moment, commence la drôle de guerre, jusqu’au 10 mai 1940, date à laquelle les Allemands engagent l’invasion de la France. Le choc est total et la défaite de la France est consommée le 4 juin 1940. L’effondrement militaire s’accompagne de l’exode de millions de civils. Le 17 juin 1940, le Maréchal Pétain devient Président du conseil, et entame les pourparlers avec les Allemands qui massacrent les civils sur les routes.
Le 18 juin, le Général de Gaulle appelle à la résistance en diffusant son désormais célèbre discours, sur les ondes de la BBC (radio anglaise). Le 20 juin, le maréchal Pétain s’adresse aux Français, laissant entendre que la défaite est consommée. Le 22 juin à Rethondes, l’Armistice est signé, imposant à la France des conditions extrêmement sévères : la perte de l’Alsace et de la Moselle, les soldats français prisonniers sont détenus en Allemagne et la France est coupée en deux zones, une zone libre et une zone occupée. L’État français est né : c’est le Régime de Vichy. La IIIe République, vieille de 70 ans, vient de mourir. Le Maréchal Pétain dispose du pouvoir exécutif et du pouvoir législatif. La devise de la France devient « Travail, Famille, Patrie ». La Révolution Nationale est née et les « ennemis » de la Patrie s’apprêtent à subir l’impensable. Le 3 juin 1940, est publié le statut des juifs, le 4 octobre 1940, les juifs étrangers sont internés et le 2 juin 1941, les juifs français doivent se faire recenser et porter l’étoile jaune.
											Crédit Photo Noémie Picot
La collaboration devient l’adage de Pétain : il veut « collaborer dans l’honneur », persuadé que la France a un rôle à jouer à l’avenir, aux côtés de l’Allemagne, si cette dernière gagne la guerre. Le dirigeant y voit aussi l’espoir d’un assouplissement du IIIe Reich : Pétain tente de récupérer les soldats français en captivité en Allemagne. Il essaie aussi de réduire les indemnités d’occupation qui étranglent les finances de l’État ou encore d’adoucir les conditions de passage de la ligne de démarcation. En 1942, Le régime de vichy contribue à l’exécution de la solution finale et 75 000 Juifs français sont déportés. En octobre 1942, le STO (Service du Travail Obligatoire) est instauré. La France est devenue une annexe de l’Allemagne nazie.
En parallèle, la Résistance s’organise, et Jean Moulin, représentant du Général de Gaulle, organise son unification. Le 27 mai 1943, la première réunion du Conseil National de la Résistance a lieu. Pendant ce temps, le débarquement de Normandie se prépare et le 6 juin 1944, les Anglais, les Américains, les Canadiens et une poignée de Français se lancent dans l’opération Overlord pour mettre fin à la terreur nazie.
Le GPRF (Gouvernement Provisoire de la République Française) du Général de Gaulle s’installe à Paris le 2 septembre 1944 mettant fin au Régime de Vichy. La France obtient sa légitimité et peut être présente le 8 mai 1945, aux côtés des vainqueurs. L’épuration sauvage, dès juin 1944, conduit 10 000 personnes au poteau d’exécution, et l’épuration légale commence devant les tribunaux dès 1945. Une question se pose à tous : que faire de cette histoire encombrante pour la France qui a participé à l’horreur nazie ? On ne dira pas que c’est la France mais Vichy, les mémoires sont construites sur la distinction entre la France et le régime de Vichy.
Comment vivre avec ce passé encombrant ? Tout se passe après guerre comme s’il suffisait presque de tenter d’oublier ou du moins de choisir ce dont on a envie de se souvenir. La Seconde Guerre mondiale est bien ancrée dans tous les esprits et il faut beaucoup de temps pour que la France accepte sa responsabilité dans les horreurs nazies.
La France n’est pas le seul pays concerné dans la collaboration avec le régime d’Hitler. Le Vatican ne reste pas tout blanc et sa participation à la collaboration est avérée. Combien de prêtres n’ont pas hésité à faire le salut Nazi ? En cette période de conflit, nombre d’individus perdent toute humanité. L’horreur de la guerre comprend aussi l’horreur de la libération. Un nombre considérable de femmes ont subi des viols, telles les Normandes agressées par des GI, soldats américains, un peu trop alcoolisés, et les Allemandes attaquées par les soldats Russes.
Noémie PICOT
Cet article fait partie d’un dossier consacré à la Seconde Guerre mondiale. La thématique fera l’objet d’une large ouverture sur l’ensemble du conflit.
Bibliographie
- Bloch Marc, L’étrange défaite, Paris, folio histoire, 1990.
 - Laurenceau Marc, Jour J heure par heure, Hérouville Saint-Clair, orep édition, 2019.